Si la communication autour des médicaments (et leur composition) est particulièrement bien encadrée en France, c’est un peu moins le cas en ce qui concerne les compléments alimentaires. Se pose ainsi la question de savoir si, oui ou non, le consommateur est suffisamment informé sur ce sujet.
Dans un souci de totale transparence, l’agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a ainsi décidé de mettre en place certaines directives visant à éduquer le consommateur final, notamment en ce qui concerne les compléments alimentaires à base de plantes.
Une décision importante, notamment quand on sait que près de 25% des Français consomment des compléments alimentaires, au moins une fois par an.
Les compléments alimentaires se présentent sous la forme de capsules, de gélules ou encore d’ampoules, voire de sachets remplis d’une poudre à mélanger à de l’eau. Ils visent à compléter un régime alimentaire, en apportant à l’organisme les vitamines, les minéraux et les nutriments dont il a besoin pour bien fonctionner.
Les compléments alimentaires peuvent aussi être pris pour :
Attention toutefois, notons que les compléments alimentaires n’ont pas vocation à remplacer un régime équilibré ou un mode de vie sain !
Il est indispensable de rappeler que la consommation de compléments alimentaires composés de plantes (y compris des plantes médicinales) peut entraîner des risques pour la santé, en raison d'interactions potentielles avec des médicaments ou de contre-indications.
Malheureusement, les consommateurs ne sont pas toujours informés de ces risques. L’enjeu pour l’industrie est donc de sensibiliser le public à ces problématiques, pour garantir à tous, une utilisation responsable des compléments alimentaires. Et justement, les choses sont en train d’évoluer.
L’utilisation de plantes et de plantes médicinales, dans le cadre de la production de compléments alimentaires, implique de devoir répondre à certaines obligations sanitaires et légales. Sur le territoire national, les réponses sont apportées par la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes).
Cet organisme assure aux consommateurs, la qualité des compléments alimentaires achetés et consommés grâce notamment à la mise en place d’une réglementation rigoureuse, accompagnée de contrôles qualités assez stricts. Une volonté de bien faire, qui se traduit, au niveau politique, par l’application de décrets. On pense au décret n°2006-352.
Celui-ci définit et assure un cadre précis quant à la manipulation des plantes utilisées dans les préparations pour compléments alimentaires.
Dans ce texte, les plantes sont considérées de manière assez large. Sont ainsi classifiés en tant que tels :
L’article 7 de ce décret stipule toutefois, et de manière très nette, que toutes les plantes ne peuvent pas être utilisées pour produire un complément alimentaire. Seules les plantes dites “à usage traditionnel en alimentation humaine” sont concernées.
Mais qu’entend-on par-là ? Le règlement (UE) n°2015/2283 traite des nouveaux aliments .Les plantes “à usage traditionnel en alimentation humaine” sont les plantes dont l’utilisation est reconnue comme n’étant pas nouvelles dans les compléments alimentaires, et qui ont fait l’objet d’une “décision d’autorisation en application de la procédure de reconnaissance mutuelle décrite à l’article 16 du décret”. Leur mise sur le marché nécessite une demande d’autorisation de commercialisation.
Le cadre légal posé, reste à effectuer le travail d’information. À ce titre, pour prévenir les professionnels de santé et les patients d’éventuels effets indésirables, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a publié une information sur 118 plantes médicinales utilisées dans les compléments alimentaires.
L’objectif de cet avis est de sensibiliser le corps médical et le consommateur autour des risques associés à la consommation de plantes médicinales. Cela vise à favoriser une utilisation plus responsable des compléments alimentaires. En étant mieux informé sur les contenants et les dangers associés, le consommateur limite les risques d’effets indésirables sur sa santé en particulier pour les sujets à risques tels que les enfants ou les femmes enceintes.
Consommer des compléments alimentaires à base de plantes n’est pas “sans risque” pour la santé. Leur prise peut entraîner l’apparition d’effets indésirables, comme de graves allergies, des atteintes hépatiques, troubles intestinaux, maux de tête et autres lésions au niveau de certains organes (comme le foie).
L’avis rendu par l’ANSES se base sur une analyse préalable qui recommande d’adapter les restrictions d’usage de médicaments à base de plantes aux compléments alimentaires réalisés à partir de ces mêmes plantes.
L’idée est claire ; un médicament composé à base de certaines plantes n’est pas adapté à une partie de la population. Par conséquent, les compléments alimentaires réalisés et produits à partir de cette même plante sont donc à proscrire pour cette même catégorie de personnes.
Cet avis s’accompagne d’une annexe listant l’ensemble des précautions d’emploi, recommandations, contre-indications et interactions médicamenteuses potentielles relatives aux 118 plantes médicinales utilisées dans les compléments alimentaires.
En France, au moment d’acheter un médicament, le consommateur trouvera une notice dans la boîte. Celle-ci est obligatoire. Elle permet de se tenir informé sur la composition d’un médicament, de mieux comprendre comment le consommer (à quelle fréquence, quels dosages…), d’en apprendre plus sur ses effets secondaires éventuels ainsi que sur les éventuelles contre-indications.
En ce qui concerne les compléments alimentaires, la situation est bien différente. Ici, pas de notice obligatoire. En revanche, l’identité des ingrédients doit être présente sur l'étiquetage.
Dans certains cas, cela se traduit aussi par l’inscription de la mention “Présence de plantes”. D’apparence rassurante, cette mention peut toutefois causer problème.
Certaines plantes médicinales présentent effectivement un risque pour la santé. Que ce soit en termes de dosage, d’allergie ou encore de sensibilité. Aussi, tout le monde ne peut pas consommer le même produit, dans les mêmes conditions. C’est dans le but de faciliter l’accès à ces informations que l’ANSES a annoncé la création de ce tableau accessible en ligne, donnant une information synthétique.
La sécurité du consommateur étant primordiale, cet avis recommande “aux fabricants de faire apparaître de manière explicite les éventuelles restrictions d’usage liées à la présence de plantes, dans la notice ou en mention sur l’emballage, il préconise également aux professionnels de santé en charge de conseils et de vente de compléments alimentaires, de se former à la sécurité et l’usage des plantes contenues dans les compléments alimentaires”.
Pour PRAXENS, veiller sur la sécurité du consommateur fait partie de son objectif majeur qu’elle décline au travers de ses activités de conseil en sécurité alimentaire, en accompagnement à la rédaction d’étiquetage conformément au règlement UE n°1169/2011, en formulation de produits alimentaires et notamment de boissons. Pour compléter cette thématique, découvrez notre article autour des autorités compétentes qui veillent aujourd’hui à la sécurité des compléments alimentaires et auxiliaires technologiques.