Les compléments alimentaires, souvent composés de plantes, y compris des plantes médicinales, peuvent comporter des risques pour la santé en raison d'interactions potentielles avec des médicaments ou de contre-indications. Malheureusement, les consommateurs ne sont pas toujours informés sur ces risques. Il est donc primordial de sensibiliser le public à ces problématiques pour une utilisation responsable des compléments alimentaires.
L'inclusion de plantes dans les compléments alimentaires soulève diverses problématiques, tant sur le plan juridique que sanitaire. Face à ces enjeux, la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes) s'engage à assurer la qualité des compléments alimentaires à base de plantes grâce à une réglementation rigoureuse et au contrôle de ses dispositions. Cette volonté se traduit par la mise en place de décrets spécifiques en vue de garantir la sécurité et l'efficacité de ces produits. “Le décret n°2006-352 prévoit un encadrement spécifique pour les plantes et les préparations qui en sont issues. Au sens de ce décret et de l’arrêté du 24 juin 2014 pris pour son application, les plantes sont définies de manière large et incluent les algues (y compris les micro-algues), les champignons (bien qu’étant considérés comme un règne différent des plantes dans la classification classique du vivant) et les autres plantes (bryophytes, gymnospermes, angiospermes…).”
Toutes les plantes ne sont pas admises dans les compléments alimentaires selon l’article 7 du décret n°2006-352, celles utilisées sont celles dont l’usage est reconnu comme traditionnel en alimentation humaine et “celles ayant fait l’objet d’une décision d’autorisation en application de la procédure de reconnaissance mutuelle décrite à l’article 16 du décret”. Sont considérées comme traditionnelles les plantes dont l’utilisation est reconnue comme n’étant pas nouvelle dans les compléments alimentaires au sens du règlement (UE) n°2015/2283.
(Source : https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/complements-alimentaires-plantes)
Dans le but de prévenir les effets indésirables, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a publié un avis et mis à la disposition des professionnels de la santé un outil permettant une meilleure information des patients sur 118 plantes médicinales utilisées dans les compléments alimentaires. L’objectif étant de sensibiliser le public à ces problématiques en lien avec les compléments alimentaires pour une utilisation responsable. Cet avis permet aux consommateurs de prendre conscience que la consommation des compléments alimentaires à base de plantes peut avoir des répercussions et peut donc entraîner différents effets indésirables sur la santé (allergies sévères, atteintes hépatiques…).
Cette étude s’est basée sur l’analyse faite par l’ANSES d’adapter les restrictions existantes au niveau des médicaments à base de plantes en les adaptant aux compléments alimentaires contenant ces mêmes plantes. L’avis précité, s’accompagne d’une annexe listant l’ensemble des précautions d’emploi, recommandations, contre-indications et interactions médicamenteuses potentielles relatives aux 118 plantes médicinales utilisées dans les compléments alimentaires.
Aujourd’hui en France, nous disposons lors de l’achat d’un médicament, d’une notice obligatoire nous permettant de nous informer sur la composition du médicament, afin de garantir notre sécurité. Contrairement à cela, les compléments alimentaires ne disposent pas de notice obligatoire. Cependant, l’identité des ingrédients doit être présente sur l'étiquetage. Néanmoins la seule mention de présence de plantes” dans les compléments alimentaires peut parfois être faussement rassurante pour le consommateur, alors que certaines plantes peuvent présenter un risque dans certaines conditions d’utilisation, selon le type d’extraits de plantes ou la sensibilité de populations particulières, comme les femmes enceintes ou les enfants”. Afin de faciliter l’accès à ces informations, l’ANSES a créé un tableau accessible en ligne, donnant une information synthétique s’appuyant sur les informations contenues à l’annexe 4 du précédent avis.
La sécurité du consommateur étant primordiale, cet avis recommande “aux fabricants de faire apparaître de manière explicite les éventuelles restrictions d’usage liées à la présence de plantes, dans la notice ou en mention sur l’emballage, elle préconise également aux professionnels de santé en charge de conseils et de vente de compléments alimentaires, de se former à la sécurité et l’usage des plantes contenues dans les compléments alimentaires”.
Pour PRAXENS, veiller sur la sécurité du consommateurs fait partie de notre objectif majeur que nous déclinons au travers de nos activités de conseil en sécurité alimentaire, en accompagnement à la rédaction d’étiquetage conformément au règlement UE n°1169/2011, en formulation de produits alimentaires et notamment de boissons. Pour compléter sur cette thématique, découvrez notre article autour des autorités compétentes qui veille aujourd’hui à la sécurité des compléments alimentaires et auxiliaires technologiques : https://www.praxens.fr/actualites/complements-alimentaires-et-auxiliaires-technologiques/