En réponse à la montée en puissance des attentes véganes et flexitariennes, l'offre végétale se multiplie dans les linéaires. Ce qui a conduit les inspecteurs de la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) à passer au cible ces produits. Cette enquête a ainsi permis de réaliser un état des lieux des pratiques commerciales observées (étiquetage, présentation, prix) et d'étudier la composition de ces denrées. Parmi les 374 établissements visités (en majorité des grandes et moyennes surfaces et commerces de détail et saisonniers), les inspecteurs ont pointé du doigt l'usage de dénominations de vente et de présentations susceptibles de tromper le consommateur et de semer la confusion entre produits végétaux et animaux.
C’est le cas des denrées faisant référence à des produits laitiers, comme les « fromages végans » ou « lait de chanvre ». Certains opérateurs ont reçu des avertissements car ils utilisaient des dénominations laitières protégées. Il en est de même pour les produits carnés, à l’instar de la dénomination « jambon roulé aux herbes », qui est définie par l’arrêté du 18 mars 1993, ou encore des produits de la mer (« bâtonnets de poissons carnés », « filet de saumon végétal »). Les fabricants de produits au chocolat (« Lapin de Pâques en chocolat au lait végétal ») ou au miel (« sirop au goût de miel et de caramel ») ont également été rappelés à l’ordre.
« Ces dénominations font directement référence à des produits laitiers, viandes, poissons ou produits de charcuterie, ce qui contrevient aux usages, voire à la réglementation », indiquent les enquêteurs.
Un autre volet de l’enquête s’est intéressé aux prix pratiqués. Résultat, ils sont en majorité deux à quatre fois plus élevés, que pour les matières premières d’origine animale « souvent en raison d’une étape de transformation qui nécessite un investissement en R&D pour s’approcher du goût et de la texture des produits traditionnels », souligne la DGCCRF, qui prévoit de poursuivre ses contrôles en vue de garantir le développement de ces produits dans un cadre clair.
L'objectif est d'avoir à terme une vision plus claire du marché et garantir le développement de ces produits dans un cadre bien défini, qui reste encore à harmoniser sur le plan réglementaire. Une meilleure harmonisation, c’est ce que cherche également à obtenir le groupe de travail sur le projet de développement de la norme volontaire Iso 23 662 sur les produits alimentaires végans et végétaliens. L’ambition de ce référentiel est d’homogénéiser les définitions ainsi que les conditions d’étiquetage afin d’apporter un cadre de référence. La publication est prévue à horizon 2020.
Source de l'article : Process-Alimentaire