RE-USE de l’eau : un levier d’innovation pour l’agroalimentaire

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RE-USE de l'eau

Réutilisation des eaux en agroalimentaire 

Face aux préoccupations environnementales croissantes, la gestion durable de l’eau est devenue un sujet clé pour l’industrie alimentaire. Depuis mars 2025, le cadre réglementaire français concernant la valorisation des eaux recyclées est désormais complet. Il permet aux industries agroalimentaires de réutiliser certains types d’eaux dans des conditions strictes, mais encadrées. Pour les acteurs du secteur, c’est une véritable opportunité. Cette approche permet de réduire la consommation d’eau potable, tout en contribuant à une gestion plus responsable des ressources naturelles. Cependant, cette pratique n’est pas sans défi, notamment sur le plan réglementaire et sanitaire.

Qu'est-ce que le RE-USE exactement ? 

Le RE USE ou réutilisation des eaux usées désigne l’ensemble des pratiques consistant à réutiliser les eaux après usages, une fois qu’elles ont été traitées pour répondre à des critères de qualité adaptés à leur nouvel emploi. Dans un contexte industriel, cela implique de boucler le cycle de l’eau à l’intérieur même du site de production, en substituant de l’eau usée traitée à de l’eau potable dans certaines applications non alimentaires.

L’objectif n’est donc pas simplement de traiter l’eau pour la rejeter en milieu naturel, mais bien de valoriser cette ressource en prolongeant son utilisation. Cette démarche s’inscrit dans une logique d’économie circulaire, de réduction des prélèvements sur les ressources naturelles, et d’optimisation de la gestion de l’eau à l’échelle du site industriel.

Il est important de noter que les eaux réutilisées ne sont pas destinées à la consommation humaine ni à être réintroduites dans les réseaux d’eau potable. Leur réutilisation reste strictement encadrée par la réglementation et nécessite des garanties en termes de qualité microbiologique, physico-chimique et de traçabilité.

Le RE-USE permet ainsi de réduire significativement la dépendance à l’eau potable, d’alléger la pression sur les ressources locales et de contribuer aux objectifs de durabilité des entreprises. Dans un contexte de stress hydrique croissant, c’est un levier stratégique pour l’industrie, notamment agroalimentaire, à la fois en termes environnementaux et économiques.

Un cadre réglementaire stable et exigeant

Le RE USE est devenu une priorité dans de nombreux pays, y compris au sein de l’Union Européenne. En France, la réutilisation de l’eau est régie par plusieurs textes législatifs et normes sanitaires, visant à garantir la sécurité des produits et la santé publique tout en permettant une gestion optimisée des ressources en eau.

Avec la publication de l’instruction technique DGAL/SDSSA/2025-173 en mars 2025, la réglementation est désormais claire, structurée et applicable à l’ensemble du territoire. Elle précise les types d’eaux réutilisables, les usages permis et surtout les modalités d’autorisation ou de déclaration nécessaires selon les cas.

Les trois grandes catégories d’eaux qui peuvent être réutilisées dans les entreprises du secteur alimentaire sont :

  • Les eaux issues de la matière première : eaux de fonte, eaux de végétation, condensats extraits lors de la décongélation ou de la concentration de matières alimentaires.
  • Les eaux issues du processus : eaux générées lors des opérations de transformation, comme les eaux de cuisson, de rinçage ou de lavage interne des équipements.
  • Les eaux usées traitées recyclées (EUTR) : eaux ayant subi une épuration, généralement en station de traitement interne ou externe, puis un traitement complémentaire.

Cela implique notamment une évaluation rigoureuse des risques sanitaires, la mise en place de procédures internes (PMS), des infrastructures adaptées à la séparation des circuits d’eau et une traçabilité impeccable. Sur le plan technologique, la mise en place de systèmes de réutilisation de l’eau implique souvent des investissements dans des équipements de traitements, de filtration et de contrôle de la qualité de l’eau, qui peuvent être complexes à intégrer dans certaines lignes de production. Ne pas se conformer à ses mesures, c’est s’exposer à des sanctions et à des blocages en cas d’inspection.

L’eau réutilisée dans l’industrie alimentaire comme ingrédient doit répondre à des critères de qualité très stricts pour éviter tout risque microbiologique, chimique ou physique. Le plan de maîtrise sanitaire (PMS) de l’établissement doit préciser la maîtrise sanitaire du process. Dans le cas d’un projet d’innovation, la DGAL et l’ANSES (Agence Nationale de la Sécurité Sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) peuvent être sollicitées pour avis sanitaire.

Pourquoi cette réglementation est une chance pour les entreprises bien accompagnées ? 

La réglementation autour du RE-USE peut d’abord sembler restrictive. Pourtant, elle représente une véritable opportunité stratégique pour les entreprises prêtes à s’engager dans une transition responsable, à condition d’être bien accompagnées. Le RE-USE peut devenir un moteur de transformation positive. En intégrant cette démarche, les entreprises accèdent à de multiples bénéfices :

  • Réduction des volumes d’eau potable utilisés 
  • Moins de rejets et donc moins de traitements à effectuer
  • Diminution de la facture d’eau
  • Amélioration de la démarche RSE
  • Conformité anticipée avec les réglementations européennes

PRAXENS expert en hygiène et sécurité alimentaire

PRAXENS peut vous accompagner dans l’analyse de votre process, dans l’étude de solutions techniques pour l’utilisation d’eaux issues de processus et matières premières afin d’identifier la mise à jour de votre plan de Maîtrise Sanitaire.

Les usages des eaux issues de matières premières pour entrer dans le processus de fabrication sont à déclarer auprès de la DDPP. La mise à jour des PMS doit être réalisée au plus tard en juillet 2025. Cependant, il semblerait qu’une tolérance soit possible jusqu’à la fin de l’année 2025.